Utilisation de l'innovation pour assurer une production laitière réussie et durable
Afin de relever les divers défis, notamment des conditions météorologiques incontrôlables, l’agriculture a besoin de développer des pratiques de gestion innovantes et des technologies nutritionnelles et numériques.
L'agriculture peut et doit influencer positivement la durabilité de l'environnement tout en augmentant l’approvisionnement alimentaire de notre planète. Les propriétaires d'entreprises qui agissent en tant que gardiens responsables de la terre assument une importante responsabilité environnementale et sociale. La moindre décision quotidienne joue un rôle clé pour assurer l’efficacité, la productivité et la rentabilité optimale de l'entreprise.
La Ferme Robec Inc., située à Mont-Saint-Grégoire, au Québec, fait figure d'exemple par ses pratiques durables, intégrant non seulement le bien-être des animaux, l'amélioration des sols mais également une préoccupation générale pour l'avenir du modèle de ferme familiale, le tout contribuant à la santé de la planète. Propriété du duo père-fils Yvan et Sébastien Robert, la Ferme Robec utilise plusieurs technologies et processus complémentaires à la ferme pour améliorer la santé des sols et des troupeaux.
" L'agriculture a un énorme potentiel d'influencer l'avenir de notre planète ", déclare Sébastien Robert. "Notre industrie a un impact sur plusieurs sphères environnementales : le sol, l'eau, l'air et, surtout, notre système alimentaire. La façon dont ceux-ci sont gérées aura une incidence sur la qualité de vie des générations futures."
L'histoire de la ferme s'étend sur cinq générations, mais la tradition n'exclut pas le désir et la volonté de devenir un modèle de ce que pourrait être l'avenir de l'agriculture. Fondée en 1920, la Ferme Robec cultive 1 650 acres de maïs, de soja, de céréales mélangées et de fourrage, à cela s’ajoute un troupeau de 80 vaches laitières en lactation dont l’alimentation provient à 90% de la ferme.
L'optimisation des processus de croissance et de récolte des fourrages, sous forme d'ensilage, a permis à la ferme d'accroître sa productivité, son efficacité et son autosuffisance - un facteur important dans une industrie vulnérable aux fluctuations soudaines et fréquentes du coût des intrants.
"La présence de gros joueurs dans l'industrie (des semences) offre certains avantages, c'est certain", dit M. Robert, "Par exemple, les hybrides génétiquement modifiés qui augmentent les rendements. Mais il peut y avoir une certaine dépendance lorsqu'il y a moins de joueurs. Pour un petit producteur comme moi, cela me dit qu'il est important de s'assurer de varier mes cultures et d'être le plus autonome possible quant à ce que je peux cultiver, à l'exception de choses comme les minéraux."
L'objectif derrière la production de lait à la Ferme Robec est de produire du lait de la manière la plus économique et la plus écologique possible. La santé du rumen est essentielle : augmenter la production de protéines microbiennes dans le rumen est crucial pour une production et une composition optimale du lait. Ferme Robec utilise les technologies d’Alltech pour aider à réduire l'excrétion de minéraux qui pourraient être nuisibles à la santé du sol (par exemple, le sulfate de cuivre et l'oxyde de zinc).
M. Robert pense que la production à la ferme d'aliments pour animaux est une composante essentielle d'une stratégie à long terme pour un secteur agricole et une entreprise durables - et c'est exactement ce qui les distingue de nombreuses autres exploitations.
"Nous voulons que nos fourrages soient de la meilleure qualité possible afin de pouvoir utiliser le moins de céréales ou de concentrés possibles", explique Sébastien. "Je ne suis pas contre les dépenses ou quelqu'un qui utilise le minimum d'intrants, mais je veux que la balance entre produire au maximum avec le minimum d'intrants soit aussi positive que possible."
Les cultures de couverture et les cultures intercalaires, utilisé à la ferme Robec, contribuent à réduire l'érosion des sols, en particulier au printemps et à l'automne, lorsque les sols sont généralement laissés à découverts. En plus d'une gestion et d'une utilisation soigneuse du fumier à la ferme, ces cultures augmentent la matière organique du sol et réduisent la nécessité d'appliquer des engrais chimiques. L'imagerie satellite et la géolocalisation permettent d'identifier les champs et les zones de ces champs qui nécessitent une fertilisation pour une application optimale des ressources.
Ils sont également passés du foin sec à l'ensilage préfané, ce qui les rend moins dépendants des conditions météorologiques.
"Nous n'avons pas besoin d'une fenêtre de deux ou trois belles journées ; nous n'avons besoin que d'une seule journée", note Sébastien. "Cela signifie que nous pouvons récolter un fourrage de la meilleure qualité possible, car nous pouvons le couper et le mettre dans le silo exactement au bon moment."
La Ferme Robec choisit des cultivars fourragers qui sont prêts pour la première coupe vers le 23 mai. Ils ont retiré la fléole des prés du mélange et l'ont remplacé par la fétuque des prés, qui est mieux adaptée à une première coupe précoce. Cela signifie également qu'il y a toujours une herbe végétative dans le mélange qui peut être récoltée à nouveau dans 30-35 jours. Associé à la luzerne, le mélange arrive à maturité à peu près en même temps et se conserve bien. En outre, ils ont choisi un mélange de cultivars de fourrage spécifiquement destiné aux vaches taries, qui comprend du brome, de la fléole des prés et d'autres graminées qui ne tirent pas autant de potassium du sol - un élément nutritionnel indésirable dans une ration pour vaches taries.
Bien que chaque décision d'affaires soit évaluée principalement en fonction de son impact sur la santé à long terme du sol, des cultures et des animaux de la ferme, leurs choix ont également un impact considérable sur l'environnement en général.
De multiples cours d'eau et fossés de drainage sillonnent l'exploitation et des zones tampons riveraines ont été aménagées. Ces deux pratiques contribuent à limiter l'érosion du sol dû au ruissellement de surface et à maintenir l'humidité dans le sol. Les zones tampons servent également de couloirs d'habitat pour la faune.
Compte tenu de la demande croissante des consommateurs pour des produits neutres en carbone, la Ferme Robec se préoccupe également de réduire l'empreinte carbone de la ferme. Pour diminuer la quantité de carbone par litre de lait produit, des pratiques comme la rotation des cultures, le semis direct et l'imagerie par satellite réduisent la quantité de carburant utilisée et complémente la séquestration du carbone créée par les cultures de couverture. Avec un rapport positif entre les acres cultivés et les vaches en production, la Ferme Robec est bien placée pour répondre aux exigences futures de neutralité carbone, si ce n’est déjà fait.
" Le simple fait d'être nommé pour le prix Planète d'Abondance™ d'Alltech a été un honneur ", déclare Sébastien. "Que notre représentant Alltech ait pensé à nous par réflexe était une leçon d'humilité. Le fait de gagner, cela a dépassé toutes nos attentes. Mais je ne suis pas seul ici à la ferme ; il y a une équipe dévouée qui mérite également d'être reconnue, notamment mon père et ma mère, les employés, les travailleurs étrangers temporaires et les consultants hors ferme, qui sont tous aussi passionnés et dévoués que moi et qui remettent toujours en question et évaluent ce qui pourrait nous aider à aller encore plus loin."
Sébastien souligne que le succès dépend de la bonne mentalité en plus de l’équipe en place. La curiosité, la volonté de s'améliorer et de se perfectionner, le sens de l'observation, la remise en question constante de ce que l'on fait et de ce qui pourrait être amélioré et la recherche permanente de moyens de se surpasser sont quelques-uns des traits de caractère que Sébastien juge essentiel à une mentalité de verre à moitié plein.
"En fin de compte, ce qui me motive est de poursuivre l’amélioration des sols qui m’ont été prêté pour les générations futures. ", déclare Sébastien. "Mon objectif est de produire plus avec moins de ressources. Donc, moins de terres, d'engrais, de carburant et d'énergie. Ce n'est pas une entreprise de type rendement maximal/intrants minimaux, mais j'essaie de trouver le bon équilibre."